À découvrir : REPCET, l’application qui repère les baleines en temps réel

648x360_repcet-veille-baleines

Un constat simple, mais désolant : les baleines sont en danger.

Les collisions avec les grands navires représentent près de 35% des causes mortelles chez les cétacés. Les baleines franches de l’Atlantique nord comptent désormais moins de 350 individus, dont quelques dizaines de femelles fécondes uniquement.

La Méditerranée n’échappe pas à la règle. Dans le bassin nord-occidental, 16 à 20% des baleines retrouvées mortes ont été tuées suite à une collision, et beaucoup d’individus vivants présentent des traces de ces accidents. Les collisions sont ainsi considérées comme l’une des principales causes de mortalité non-naturelle des rorquals communs et des cachalots en Méditerranée.

Protéger ces animaux marins est une nécessité, pour des raisons évidentes que l’on connaît tous : biodiversité, environnement marin, équilibre écologique, patrimoine naturel et mondial, etc.

Développer dans le cadre du Sanctuaire Pélagos, et exportable partout ailleurs, le système REPCET vise à contribuer à ces objectifs de conservation.

Comment ?

Le principe est le même que Coyote ou Waze : une application gratuite de navigation GPS qui a la particularité sur une cartographie élaborée par ses propres utilisateurs, et dont la navigation se fait en temps réel.

Avec REPCET, les marins ou les plaisanciers qui utilisent l’application l’agrémentent d’informations concernant leurs rencontres avec des cétacés dans une zone précise, avec un point GPS précis, et l’espèce qui a été croisée.

Cette information est ensuite visible par l’ensemble des utilisateurs afin qu’ils effectuent une surveillance approfondie de la zone de navigation s’ils croisent par le secteur dans lequel l’animal a été aperçu.

Tout pour éviter le développement du Whale Watching, néfaste aux animaux marins :

Ce genre d’information est du pain béni pour les organisateurs de Whale Watching.
Qui ne sauterait pas sur l’occasion de profiter de coordonnées qui indiquent les zones où ont été vus des mammifères marins pour organiser à la chaîne des sessions de Whale Watching ?

Heureusement, REPCET a tout prévu.

Il existe deux versions de l’application : une version gratuite destinée aux plaisanciers, et une version payante destinée aux marins professionnels (ferry, cargos, porte-conteneurs, qui font des trajets réguliers sur des routes habituelles).

Comment fonctionne la version gratuite ?

Le principe de base est le même : l’usager qui utilise REPCET informe via l’application sur smartphone son repérage d’un cétacé grâce à l’usage de la géolocalisation.
Cette information est ensuite transmise au CROSS (ou MRCC) qui sera au final chargé de diffuser un “SÉCURITÉ-SÉCURITÉ-SÉCURITÉ” ou plus généralement un AVURNAV via le canal 16 dans lequel il précisera la présence d’un (ou plusieurs) mammifères marins dans la zone précisée par la géolocalisation, et à ce titre d’effectuer une veille particulière pour ne pas qu’il y ait d’accident ou de collision.

Les plaisanciers qui utilisent l’application gratuite n’ont pas accès à une carte marine interactive qui indiquerait le lieu de repérage, et cela permet ainsi de ne pas provoquer ou d’encourager le Whale Watching.

Au contraire, ce qui est encouragé est la bonne foi des marins qui cherchent à contribuer à la réduction d’accident avec les cétacés.

Comment fonctionne l’application payante ?

Un peu plus de moyens sont mis à la disposition des marins professionnels, car eux disposent d’une carte marine interactive qui alerte ceux qui sont connectés.

Le système payant n’est pas sur smartphone. En effet, REPCET, qui est développé par l’entreprise CHRISAR, installe dans la timonerie un ordinateur, ainsi qu’une antenne sur le pont.
L’usage professionnel est un abonnement d’environ 300€ par mois, ce qui représente une part infime du budget d’un armateur.

La considération du travail des personnels de quart en passerelle est l’une des clés de l’efficacité du système.
L’interface de saisie permet aussi, avec une rapidité optimisée, de fournir une observation au système, automatiquement associée à une série de données essentielles (nom et position du navire, distance et gisement de l’animal, espèce et nombre d’individus, etc).

repcet

Le système REPCET est aussi conçu pour signaler tout ce qui est OFNI (Objet Flottant Non Identifié tel qu’un conteneur à la dérive par exemple).

La version payante n’étant destinée qu’aux professionnels non-concernés par le Whale Watching, cela permet d’ores et déjà de trier les individus dotés d’une mauvaise volonté, qui seraient tentés d’utiliser le système REPCET qu’à des fins de business et non pour contribuer à la sécurité maritime et à la diminution du nombre d’accidents et de collisions en mer avec les animaux marins.

Un simulateur est est mis en place sur le site de REPCET, qui précise bien comment le système fonctionne.

Un exemple d’usage ? REPCET sur le convoi du Costa Concordia :
Le Costa Concordia est arrivé dans le port de Gênes après sa remise à flot. Parmi les navires du convoi, le voilier de l’association Oceanomare Delphis Onlus, chargé de détecter les cétacés, s’est équipé de REPCET pour l’occasion.

Ou encore, la vedette de surveillance MAUVE de la Direction Inter-Régionale de la Méditerranée participe à la protection des cétacés puisqu’elle est également équipée du système REPCET.

REPCET

À ce jour, cinq compagnies maritimes françaises sont impliquées et ont déjà équipé 10 navires. Le CROSSMED et le Parc national de Port Cros disposent également d’une version “shore” du système REPCET. C’est un bon début mais c’est trop peu pour que le dispositif soit efficace. Au moins 30 navires doivent être équipés, rapidement, pour réduire les risques de collision.

Vous aussi vous pouvez participer au déploiement de REPCET sur les navires en méditerranée via la plateforme de financement participatif Kiss Kiss Bank Bank. Contribuez modestement à la protection des baleines et devenez la goutte d’eau qui fera pencher la balance en faveur des trésors de notre Mer.

Rendez-vous sur le site de REPCET.

Un commentaire

  1. Et pour la chasse une source redoutable non

Laisser un commentaire