Le nouveau ministre à l’Economie maritime face à des pêcheurs inquiets

Le ministre délégué à l’Economie maritime, Frédéric Cuvillier, devait être plongé dans le grand bain mercredi, face à des pêcheurs inquiets qu’il devra convaincre que, même sans le grand ministère promis par le candidat Hollande, leur secteur ne sera pas sacrifié.

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Frédéric Cuvillier à son arrivée le 17 mai 2012 à l’Elysée pour le premier Conseil des ministres
AFP/Archives – Thomas Samson

Le ministre délégué à l’Economie maritime, Frédéric Cuvillier, devait être plongé dans le grand bain mercredi, face à des pêcheurs inquiets qu’il devra convaincre que, même sans le grand ministère promis par le candidat Hollande, leur secteur ne sera pas sacrifié.

Dans le nouveau gouvernement, les services de M. Cuvillier sont rattachés au ministère de l’Ecologie, alors que, traditionnellement, les relations entre pêcheurs et défenseurs de l’environnement sont plutôt houleuses.

“En rattachant la pêche à l’Ecologie, le Président de la République et le Premier ministre désarment la France dans les négociations européennes difficiles qui s’annoncent pour défendre notre modèle de pêche”, a tonné Alain Cadec (UMP), vice-président de la commission de la Pêche au Parlement européen (Parti populaire européen) et conseiller général des Côtes d’Armor.

L’ex-ministre de l’Agriculture et de la pêche Bruno Le Maire (UMP) a pour sa part qualifié de “vraie erreur” la séparation de la pêche et de l’agriculture dans le nouveau gouvernement. “C’est une faute qui fait courir à la pêche française un grand danger”, a renchéri M. Cadec.

Les Assises de la pêche, qui se tiendront à Paris le 30 mai sont le rendez-vous annuel des acteurs économiques et politiques de la filière.

Elles réuniront plus de 250 participants autour d’un programme de conférences et de débats où interviendront dirigeants et experts.

Ils débattront des moyens de consolider une filière française très éclatée face aux nouveaux défis économiques: hausse des coûts du carburant, raréfaction de certaines ressources halieutiques, émergence rapide de l’aquaculture et introduction de réglementations contraignantes.

Il sera question aussi du “Made in France”: de quoi parle-t-on pour les produits de la mer et comment valoriser l’origine France ?

La réforme de la Politique commune de la Pêche et ses conséquences sur la filière est aussi à l’ordre du jour de la réunion.

Député-maire de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), premier port de pêche français, M. Cuvillier suit de longue date les problématiques du secteur. Il préside notamment la Mission Capecure 2020 qui réfléchit aux enjeux majeurs auxquels les professionnels de la pêche seront confrontés dans les dix ans.

Depuis 20 ans, la pêche française a subi une saignée, avec une flotte qui a été divisée par deux. Elle comportait toutefois encore 5.000 navires l’an dernier. Le secteur emploie quelque 22.000 personnes.

Aujourd’hui, 80% des poissons, crustacés, coquillages consommés frais ou non en France sont importés et le déficit commercial de la filière a atteint en 2010 la somme de 3,25 milliards d’euros.

Un rapport des associations New Economics Foundation (NEF) et Ocean2012, publié le 21 mai, a naître une polémique en évoquant la faiblesse de la production nationale de poissons. Le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM) a répondu le lendemain qu’il n’y aurait pas “d’absence prématurée de poisson français sur les étals des poissonniers.

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