C’est au travers d’un communiqué publié sur le groupe Facebook de l’association « Ensemble pour la planète (Nouvelle-Calédonie) » que les calédoniens ont découvert, avec stupéfaction, qu’une des escale organisée par la Compagnie du Ponant en 2019 aura lieu dans les Chesterfield, l’un des derniers archipels resté pratiquement vierge de tout impact humain en Nouvelle-Calédonie.
Le 18 septembre 2017, l’association TARA EXPEDITION publiait justement sur son site internet un compte-rendu de sa mission qui s’était déroulée aux Chesterfield, et qui se concluait par des termes plus qu’élogieux, en qualifiant les trois spots explorés de biodiversité exemplaire, de joyau dont la France doit impérativement prendre soin car elles (les îles) ont déjà valeur de sanctuaire.
Le communiqué en question est consultable en cliquant ici.
Et le 12 octobre 2018, l’association Ensemble pour la planète apprend que la Compagnie du Ponant prévoit une escale en 2019 avec l’un de ses navires, le Lapérouse, navire de croisière de 92 cabines avec une capacité de 200 personnes.
« Cela annonce un désastre écologique certain » affirme l’association, convaincue que ce type d’escale aura pour conséquence les piétinements, destructions de nids, dérangement des animaux (notamment en période de reproduction), dépôt d’ordures, prélèvement de faune et de flore, introduction de parasites et d’espèces envahissantes, rejet d’eau douce même dépolluée, etc.
Si l’on s’en réfère à l’histoire des pollutions marines, même les plus « légères », il est facile de se remémorer les effets nocifs et avérés des eaux de ballast prélevées à un point du globe et rejetées dans une zone bien plus lointaine, et dont les parasites accoutumés à leur environnement premier viennent perturber de manière brutale la faune et la flore sous-marine de la zone dans laquelle ces eaux sont rejetées.
De plus, sur le site des Affaires Maritimes de Nouvelle Calédonie, on peut lire :
« Les récifs Chesterfield et Bellona représentent une surface de 1 324 km² de récifs barrière soit 38% de la surface totale des récifs de Nouvelle-Calédonie. Cette zone comporte également de nombreux ilots susceptibles d’accueillir des populations d’oiseaux et de tortues. Cet abri, riche en biodiversité, est aussi un lieu de transit entre l’Australie, la Nouvelle-Calédonie et le Vanuatu. »
Source : présentation de Chesterfield.
Fort de ce constat, ce n’est pas pour autant que l’environnement de Chesterfield est juridiquement protégé. Il n’existe en effet aucune protection réglementaire de ces sites, bien que le directeur des Affaires Maritimes calédoniennes a précisé au le journal Le Marin que le Comité de gestion du parc naturel envisage de faire de Chesterfield une zone prioritaire du plan de gestion.
Mais, toujours selon Le Marin, il semble que le Comité de gestion du parc ne peut ni se réunir et encore moins prendre de décision tant que le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie n’aura pas élu son nouveau Président, d’autant que celui-ci est dans l’incapacité de traiter d’autres dossiers que ceux des affaires courantes.
Enfin, toujours sur la page Facebook d’Ensemble pour la planète (Nouvelle-Calédonie), l’association a publié le samedi 18 novembre une lettre qu’un enfant aurait écrit. Qu’il s’agisse d’une mise en scène ou non, on ne peut qu’être sensible à ces écrits, et se projeter dans les émotions de la génération future. Qu’on dise que la vérité sort toujours de la bouche des enfants, on martel aussi chaque jours que la Terre ne nous appartient pas, mais qu’on l’emprunte à nos enfants. Alors plutôt que de supposer qu’il s’agit d’un faux, il suffirait simplement de la lire au premier degré, peu importe l’auteur.
Car ce n’est pas le messager qui importe, mais son message :