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Mal de mer : une autre solution que la loi des 4 F

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Au sein du groupe facebook Communauté Maritime, Pascal, un membre, a publié un article du Carnet Maritime sur le mal de mer et la loi des 4 F, une loi « simple et d’innombrable fois vérifiée » :

 L’article nous précise qu’il faut :

Il serait conseillé également d’ :

Article très intéressant que nous vous invitons à lire ici. Sauf que ce n’est absolument pas ce qui m’a été conseillé de faire quand j’ai moi-même eu le mal de mer.

J’ai eu l’occasion de partager mon journal de bord de ma première croisière (à lire ici) qui s’est déroulée en juillet 2014.

Nous étions au mouillage de la Girolata, en Corse. La veille, le vent avait forcit et la mer était bien formée.

Le lendemain, nous devions faire route vers Ajaccio – avec beaucoup de milles à parcourir, avec des conditions de mer horribles : aucun vent, et une mer avec une houle de 3 mètres. Autant dire qu’en trois quarts d’heure, j’étais malade. Voici comment j’ai géré la situation :

Au départ :

Le couple avec qui j’étais m’a imposé de mettre une veste de quart (alors qu’il faisait 25 degrés) pour bien me couvrir. Certes, le vent refroidit très vite, et le froid accentue le malaise en mer, mais il n’y avait pas la moindre brise.

En trois minutes, cette veste de quart qui m’a étouffé et a aggravé ma situation de manière exponentielle. Je me suis senti encombré, enfermé, alors qu’au contraire j’avais besoin de respirer.

Ils m’ont ensuite demandé de m’attacher, de mettre une sangle autour de mon ventre pour que je puisse m’accrocher, de peur que je tombe à l’eau ou que je veuille sauter.

Cette sangle m’a achevé. J’ai tout retiré d’un coup, veste et sangle, j’ai vidé mon estomac, mais je pouvais respirer.

Veste de quart + sangle, dans cette situation (sans vent, 25 degrés), c’est non. J’ai une dizaine d’heures de navigation devant moi, je ne pourrai pas tenir avec une veste qui m’étouffe et une sangle qui m’appuie sur l’estomac.

Solution :

Le chef de bord a expliqué la raison du mal de mer :

Le cerveau reçoit trop d’informations d’un seul coup. Le bruit du moteur (car sans vent), les secousses du navire à cause de la houle de 3 mètres, donc une vraie lessiveuse, la vue et la lumière extérieur pouvait être éblouissante, les vertiges brutaux. Toutes ces informations se mélangeraient dans la tête, et le cerveau ne saurait les gérer en même temps et de manière aussi inattendue (car il ne se retrouve jamais ou que très rarement dans cette situation).

Donc quoi faire ? Diminuer le nombre d’informations qui arrivent au cerveau ! Comment ? En essayant de ne plus faire fonctionner la vue et l’ouïe, et l’équilibre.

– Ainsi, il faut d’abord s’allonger. Nous ne faisons plus travailler l’équilibre. L’objectif étant de diminuer le ressenti de la gîte du navire, il faut s’allonger le plus près du centre de gravité à l’intérieur du voilier.
– Ensuite, fermer les yeux. Le vertige est aussi dû à la vue.
– Se calmer tant bien que mal. Si l’on a froid, se couvrir au besoin.

Le cerveau aura ainsi de quoi amortir les informations qui lui parviennent une par une. Seule l’ouïe fonctionnera, et cela n’aggravera pas le mal de mer.

Cette technique de s’allonger à l’intérieur du carré au plus près du centre de gravité et de fermer les yeux est absolument efficace, l’ayant vécu moi-même, pendant 9 heures.

Je ne conseille pas de manger, mais de boire.
Je ne conseille pas de s’occuper l’esprit mais au contraire de le laisser reposer.
Je ne vous conseille pas de combattre la fatigue. Je pense que lutter contre elle aggrave son état et même son moral.

Enfin, le petit médicament contre le mal ne peut pas faire de mal non plus.

Bref, ce témoignage dit tout le contraire de la Loi des 4 F.

Et vous, que conseillez-vous en cas de mal de mer ? Recommanderiez-vous la Loi des 4 F ou la méthode du centre de gravité ?

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