Achat d’un bateau d’occasion : comment faire le bon choix ?

© Radio France – Diane Sprimont

Chaque année, trois plaisanciers sur quatre optent pour l’achat d’un navire d’occasion. Cette pratique, qui ne manque pas d’intérêt, doit tout de même être faite de manière à éviter au maximum les mauvaises surprises.

Malgré l’intéressante opération financière qu’est l’achat d’occasion, celle-ci permet également d’accéder à des produits inaccessibles jusqu’alors.

Quelles sont les bonnes questions à se poser ?

D’un point de vu matériel et administratif, cet article expose les fondamentaux de ce qui doit être vérifié avant l’achat.

Définir un programme :

Comme avant l’achat d’un navire neuf, les premières questions à se poser sont :

  • Quel type de navire vais-je acheter selon les activités ?
  • Est-ce que mon budget est adapté ?

Il est important de déterminer son budget vers haut, mais également vers le bas, car un bateau peu cher est synonyme de problèmes ou de mauvaises surprises.

Vous devez aussi envisager de négocier avec le vendeur, vu qu’il a également déterminé dans son esprit un prix de vente minimum qu’il a gonflé au préalable en cas de négociation. Cette négociation vous offrira ainsi une marge de manœuvre plus importante.

Ciblez les valeurs sûres :

Il y a sur le marché de centaines de milliers de navires d’occasions, il est clair que le choix est compliqué. D’où l’intérêt de d’abord bien cibler le type de navire que l’on cherche selon le type d’activité souhaité.

Pour s’y retrouver, il existe une solution simple : les grandes marques dont les réputations ne sont plus à faire sont le meilleur repère qu’un acheteur de navire d’occasion peut avoir.

Vous aurez d’ailleurs un réseau plus vaste à votre disposition pour les réparations et l’entretien.

Check-list des points à vérifier :

  • Les papiers du navire : Acte de francisation ou carte de navigation.
  • Posez des questions : sur la raison de la vente, sur son utilisation, sur le nombre d’heures naviguées, etc.
  • Renseignez-vous sur le type de bateau : discutez sur les forums ou dans les yachts clubs, sur les docks et auprès d’autres propriétaires de bateau du même type que celui que vous convoitez pour connaître leur avis dessus.
  • L’aspect extérieur : faites un premier tour du propriétaire pour voir l’état général du navire. Ce premier coup d’oeil est souvent révélateur de l’entretien dont a bénéficié le bateau.
  • Les fonds : ils sont souvent révélateur de l’état réel du bateau. N’hésitez surtout pas à retirer le plancher, à soulever les cales et vérifier l’état d’humidité et de propreté des fonds. Si le diable est dans les détails, c’est tout de même vôtre rôle d’acheteur de tout vérifier.
  • Le tableau arrière : Sur un modèle avec moteur hors-bord, le tableau arrière encaisse toute la poussée du moteur. Vous devez donc vérifier que les angles ne sont pas fendillés, ce qui signifierait que le tableau est en train de se désolidariser du reste de la coque.
  • L’accastillage : Passez en revue l’accastillage et toutes les pièces mobiles. Vérifiez leur état extérieur, leur fixation, et s’il y a lieu, leur bon fonctionnement.
  • Charnières et fermetures : Ouvrez les coffres et fermez les à plusieurs reprises pour vérifier le bon état des charnières et des fermetures.
  • La sellerie : Elle doit être propre, non déchirée, et sèche. Inspectez aussi le dessous et les fixations éventuelles.
  • Le moteur : Inspectez les durites, qui doivent être molles, et vérifiez que la tringlerie fonctionne bien, qu’il n’y a pas de traces de corrosion ou de surchauffe. Contrôlez aussi le filtre à essence. Attardez-vous enfin sur l’état de l’embase, de l’anode et de l’hélice.
  • La remorque : Si vous achetez un bateau avec sa remorque, vérifiez déjà qu’elle est adaptée et conforme. Contrôlez l’état général, la corrosion éventuelle, la boulonnerie. Jetez un coup d’oeil à l’usure des pneus, qui doit être régulière.
  • Faites l’inventaire de ce que le propriétaire laisse à bord : équipement, matériel de sécurité et autres, qui constituent parfois un vrai plus. Vous pouvez d’ailleurs l’évaluer et adapter le prix d’achat que vous estimez eu égard à ces équipement, entre autre.

Dans la mesure du possible, essayez le bateau. Lors de ce test, vous aurez l’opportunité de contrôler la bonne marche de celui-ci et du moteur, mais ce sera aussi l’occasion de connaître sa tenue en mer, son confort, et surtout de savoir si celui-ci correspond à ce que vous recherchez. Tendez l’oreille à l’affût des grincements, craquèlements et autres bruits du bateau.

L’aspect administratif :

  • Le compromis de vente :

Ce document n’est pas obligatoire, mais il peut ses révéler bien utile pour celer les termes d’un accord. Pour être valable, ce document doit bien évidemment être daté et signé par les deux parties.

En outre, doivent y figurer :

  • le modèle du bateau
  • son année de fabrication
  • la date effective de la vente
  • le moyen de paiement
  • une clause d’annulation si l’acheteur n’est pas en mesure de fournir les papiers utiles pour le changement de propriétaire ou si l’une des deux parties ne respecte pas ses engagements

On peut également y joindre un inventaire du navire.

  • L’acte de vente :

Cette formalité est absolument obligatoire, car elle vous protège en cas de problème et vous sera demandée par les autorités pour l’immatriculation.

On trouve ce type de document au quartier des affaires maritimes, sur internet, mais aucun modèle n’est vraiment imposé.

Avant de signer, assurez-vous auprès du service des douanes que le bateau ne fait pas l’objet d’un quelconque gage ou d’un retard de paiement des taxes annuelles.

Par ailleurs, n’omettez surtout pas de joindre au contrat de vente :

  • Le numéro de téléphone du vendeur et de l’acheteur
  • L’adresse e-mail du vendeur et de l’acheteur
  • Une photocopie de vos cartes d’identité respectives

Cela vous sera utile pour vous, ou pour les autorités portuaires, maritimes et douanières en cas de besoin.

Modèle d’un acte de vente : cliquer ici.

  • Les garanties :

Dans le cas d’une occasion, l’acheteur n’est pas logé à la même enseigne.

Si la transaction s’effectue avec un particulier, il n’y a aucune garantie, hormis celle du constructeur si le bateau est très récent et que la couverture court encore.

En revanche, depuis le 07 février 2005, tout bateau d’occasion acheté chez un particulier est obligatoirement garanti 2 ans contre les vices cachés dès leur découverte (et non pas après la vente), la loi n’obligeant pas à garantir le reste du navire.

Pour autant, certains professionnels n’hésitent pas à offrir une garantie de quelques mois sur l’ensemble de l’embarcation, un plus appréciable.

Enfin, à l’instar de l’automobile, il existe aujourd’hui la possibilité de souscrire une garantie mécanique dont l’étendue et la durée varient en fonction de la formule adoptée. De quoi dormir tranquille.

  • Le bon prix :

Le marché de l’occasion est tellement vaste qu’il est difficile d’établir un barème précis. En outre, certains modèles sont clairement sur-côtés alors que d’autres, plus rares, peinent à trouver preneur.

Il faut également prendre en compte l’état du bateau, son entretien, son utilisation réelle, sa motorisation et son équipement.

D’une manière générale, on considère qu’un bateau décote de 20% la première année, et de 10% les années suivantes.

Cela ne reste cependant qu’un indicateur. Les différentes côtes présentes dans la presse conservent, elles aussi, un caractère très aléatoire qui peut néanmoins servir de base de négociation. Le meilleur indicateur reste les petites annonces.

Si un bateau vous intéresse, collectez plusieurs annonces s’y rapportant et comparez les prix. Vous devriez arriver à une estimation réaliste.

Et avant d’aller en mer, assurez-vous d’être bien équipé :

Un commentaire

  1. Et ne pas oublier les experts maritimes , qui avec leur professionnalisme , vous ferons un état des lieux juste et vous conseillerons judicieusement .

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