Il n’y a pas de meilleur ami qu’un livre. Il est une cabane dans un arbre. On y monte, on y retire l’échelle, on y habite là. C’est aussi un enfant qui joue avec nos pieds, un outil qu’on tient bien dans sa main, une consolation. Il est des livres que l’on ouvre pour flâner, et des livres qui nous submergent d’émotions dès la première phrase. « La mer pour aventure » est l’un d’entre eux.
Et pour cause, les éditions Points ont publié cet ouvrage contenant des textes inédits de Sylvain Tesson, François Bellec, Loïc Finaz, Patrice Franceschi, Olivier Frébourg, Patrick Poivre d’Arvor, Emmelene Landon, Dominique Lebrun et Jean Rolin, tous membres des Écrivains de Marine, association regroupant une vingtaine d’écrivains liés au monde de la mer et de la Marine. Autant dire que la plume est précise, détaillée, rigoureuse, et surtout soignée.
Comment devenir Écrivain de Marine : extrait de l’introduction « La mer pour aventure » par Patrice Franceschi
Appartenir au groupe des écrivains de Marine procède d’une succession de hasards plus que d’une volonté avérée puisque nul ne peut être candidat à l’un des vingt sièges de cette institution dépendant de la Marine Nationale.
Le processus d’une élection est le suivant :
Lorsque l’un des écrivains du groupe décède, les dix-neuf autres se réunissent afin de lui trouver un remplaçant. Cela peut prendre du temps et nécessiter un nombre important de réunions, car l’idée est de choisir quelqu’un de méritant, certes, mais avec lequel ses camarades auront plaisir à échanger et à travailler puisque tel est, tout de même, l’objectif – en la matière, les écrivains de Marine sont rattachés « organiquement » au Centre d’études stratégiques de la Marine, installé à l’Ecole Militaire.
Les critères de sélection pour le nouvel élu, qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme, sont nombreux et précis. Il doit être écrivain, cela va de soi, mais aussi posséder une sensibilité marquée pour la mer et les préoccupations de la Marine Nationale, sans oublier les questions de défense, d’environnement ou d’économie.
Lorsqu’un nom fait enfin l’unanimité, il est transmis au chef d’état major de la Marine, seul habilité à nommer les écrivains de Marine.
Si sa réponse est positive, il remet lui-même son insigne à l’impétrant lors d’une cérémonie protocolaire destinée à marquer les esprits.
Les Écrivains de Marine est une association fondée en 2003 par l’écrivain et académicien Jean-François DENIAU (1928-2007). Ils sont liés à la Marine nationale par une convention de partenariat et s’engagent à « collectivement servir la Marine, favoriser la propagation et la préservation de la culture et de l’héritage de la mer, et plus généralement la promotion de la dimension maritime de la France« . Par ailleurs, ils peuvent embarquer sur les bâtiments de la Marine nationale. Ils ont la possibilité de devenir réservistes citoyens pour obtenir le grade de capitaine de frégate réserviste.
Outre leurs publications respectives, les écrivains de Marine publient régulièrement des ouvrages collectifs dont les droits d’auteurs sont versés à des associations comme la Société Nationale de Sauvetage en Mer ou en l’occurrence la Fondation de la Mer pour ce dernier ouvrage « La mer pour aventure« .
Avec les textes inédits de Sylvain Tesson, François Bellec, Loic Finaz, Patrice Franceschi, Olivier Frébourg, Patrick Poivre d’Arvor, Emmelene Landon, Dominique Lebrun et Jean Rolin, « La mer pour aventure » compile notes, nouvelles, récits et anecdotes de ces écrivains de Marine viscéralement attachés à la mer, en tant qu’officier de marine pour certains, parfois comme qu’explorateur, skipper ou équipier pour d’autres.
Le phrasé juste, le mot exact, des métaphores et paraboles parlantes, c’est l’avantage d’avoir au sein d’un seul recueil des histoires écrites par des écrivains de Marine reconnus pour leurs plumes, leurs style.
Extraits :
« Cela refuse, il faut abattre. » (Propos de dictateur ? Non, ordre du capitaine). SYLVAIN TESSON
“En quelques instants, le cauchemar de la navigation devient un rêve peuplé de personnages fabuleux et de chimères, comme avec tous les enfants qui aiment à se projeter dans un monde meilleur, simple, heureux.” PATRICK POIVRE D’ARVOR
“Lundi 11. Je ne sais pas pourquoi on a décidé que le vent soufflait entre force 8 et force 9. Parce que 10, c’est vraiment trop ?” DOMINIQUE LEBRUN
« Après le quart : « je vous borde, Madame ? » – « Vous me choquez. ». » (Dialogue courtois de marins). SYLVAIN TESSON
« Règle pour la vie à bord : distance permanente, indifférence à l’autre, courtoisie extrême. » SYLVAIN TESSON
« La mer pour aventure » publié aux éditions Points est à retrouver dans vos librairies ou en ligne en cliquant ici.