C’est un mode d’assainissement simple et écologique : la phytoépuration. Pour mettre en place ce système, il suffit d’installer un bassin où sont plantés des végétaux épurateurs chargés d’épurer et de filtrer les eaux usées, appelé plus communément le lagunage ou « filtre vertical ».
Les eaux usées sont ensuite filtrées au travers des plantes et des racines qui permettront leur « digestion ». En surface de ce filtre, un compost se développera et pourra être réutilisé.
Parmi les végétaux épurateurs, on compte notamment :
- L’iris des marais qui réduit le nombre de coliformes fécaux et élimine les bactéries indésirables.
- Le Scirpe (Schoenoplectus lacustris) qui absorbe et brise les composés chimiques présents dans les hydrocarbures et les phénols, et les transforme en molécules inoffensives pour l’environnement. Cette plante est aussi précieuse pour ses propriétés oxygénantes.
- Les Carex, très ornementaux en bord de bassin, sont utilisés pour détruire les germes.
- Les thypas, plus connus sous le nom de « massettes » très appréciés par les libellules qui aiment s’y reposer, sont de très bons filtrants pour les produits chlorés.
- Les Juncus transforment les phénols tout en oxygénant le bassin.
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Les Phragmites australis sont des plantes qui remplissent de multiples fonctions : elles dépolluent, filtrent et oxygènent l’eau. Leurs panicules plumeuses sont du plus bel effet lorsqu’elles se meuvent dans le vent.
Ces plantes permettent d’affiner la purification de l’eau (entre 95% et 98% d’épuration) qui peut ensuite être rejetée sans problème dans le milieu naturel.
Cette solution est le fruit d’un long travail de recherche et développement de la société bretonne Aquatiris qui a initialement conçu cette innovation pour les habitats terrestres et déploie depuis peu son semblable transposée au milieu fluvial.
La société est partie du constat que le rejet à terre des eaux usées des bateaux pose un certain nombre de problèmes depuis plusieurs années, notamment les risques de retour en cas de montée en charge du réseau. C’est d’ailleurs dans ce contexte, et en particulier suite à l’attribution des Jeux Olympiques à Paris en 2024, qu’il a été demandé aux bateaux parisiens situés en amont de la prise d’eau de Suresnes jusqu’à Alfortville, de traiter leurs eaux usées.
Afin de remédier aux rejets en Seine des effluents des bateaux-logements, la ville de Port-Marly a fait appel aux compétences du Syndicat Intercommunal pour l’Assainissement de la Région de Saint-Germain-en-Laye afin de mettre en place une solution innovante. C’est le système de la « Phytoflottante » développé par Aquatiris qui s’est imposé comme la solution la plus opportune et écologique.
Pour transposer la solution initiale de phytoépuration au milieu aquatique, ce sont des barges flottantes qui sont installées pour permettre le traitement des effluents générés par les péniches et bateaux du fleuve. Plus besoin de raccordement ou de pompage hebdomadaire ou mensuel.
Cette solution est difficilement transposable dans les ports maritimes où l’optimisation du plan d’eau et des espaces primerait sur ce type d’alternative environnementale.
Le système d’assainissement flottant novateur :
La Phytoflottante est donc une adaptation flottante du Jardin d’Assainissement (marque déposée) d’Aquatiris. Chaque installation est dimensionnée en fonction des caractéristiques du projet (capacité d’accueil du logement flottant, utilisation domestique, accueil du public, périodicité de l’occupation…).
Les eaux usées traversent un massif de sable et de graviers, sur lequel sont plantés des roseaux. Le filtre vertical est divisé en deux lits, ce qui permet d’alterner chaque semaine l’alimentation des lits. Les matières solides, retenues en surface, forment un dépôt de surface de type compost. La partie liquide s’infiltre dans le massif et les bactéries présentes dans les couches inférieures assurent un traitement efficace. Les eaux traitées sont collectées par un drain en fond de filtre puis sont directement rejetées dans le milieu naturel.
Au premier regard, on ne se doute pas que ce jardin flottant cache un système d’assainissement. L’œil est donc flatté et les amateurs d’un aménagement harmonieux en tous points ne boudent pas leur plaisir. Autre atout non négligeable, le Jardin d’Assainissement flottant ne nécessite aucun réactif chimique. Pas de fosse, pas de vidange, pas de nuisance olfactive.
Les avantages :
- Adaptation aux variations de charge (absence, résidence secondaire…)
- Pas de réactif chimique
- Coût de fonctionnement très réduit
- Pas de boue à vidanger
- Entretien simple de type jardinier
- Intégration paysagère
- Jardin de biodiversité
- Écologique, beau et durable
Le 25 septembre 2020, sous réserve des mesures gouvernementales liées à la crise sanitaire, la société Aquatiris inaugurera ce nouveau système d’assainissement à quai. La société espère une démocratisation de ce système écologique et naturel, et compte surfer sur le déploiement de cette solution à l’occasion des JO 2024.
Toutes les informations sont à retrouver sur le site www.aquatiris.fr.