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Et si les plaisanciers s’engageaient une fois par an au nettoyage de leur port ?

Chaque année, le Vieux port de Golfe-Juan, sur la Côte d’Azur, procède à une opération de nettoyage du port. Un moment fort où s’exprime pleinement l’engagement responsable de tous les amoureux de la nature et de la mer.

En 2017, fin septembre, il a donc été procédé au grand nettoyage du plan d’eau, de l’aire de carénage, des pontons flottants, des enrochements, de la cale de mise à l’eau et de la digue du port.

70 personnes se sont jetées à l’eau, encadrées par les plongeurs professionnels de Golfe-Juan de la société AquaCaren et grâce au partenariat avec les deux clubs de plongée du port (Subdivision plongée et Diamond diving) qui ont fourni la main d’oeuvre sous-marine.

Comme d’habitude, les plaisanciers du Vieux port, ainsi que les membres de l’Association des Pêcheurs Plaisanciers de Golfe-Juan (APPGJ) et du Club Nautique du Vieux port de Golfe-Juan (CNGJ) ont grossi les rangs.

Les équipes du port et de la Ville ont apporté leur soutien logistique et dans la fourniture du matériel nécessaire au ramassage (gants, pinces, petites poubelles, combinaisons, etc).

Un opération qui est désormais inscrite durablement dans la politique environnementale du Vieux port de Golfe-Juan exploité par la Chambre de Commerce et d’Industrie Nice Côte d’Azur via son réseau Riviera Ports (exploitations des ports de Nice, Vauban à Antibes, Gallice à Antibes également, Golfe-Juan et Cannes).
C’est également l’une des raisons pour laquelle il est certifié PORT PROPRE.

Mais au-delà de l’enjeu écologique évident, cette action illustre une volonté partagée de resserrer les liens de convivialité et de collaboration entre tous ceux qui fréquentent les installations portuaires ou qui y travaillent.
Une action de nettoyage qui s’est clôturée par un déjeuner festif offert à tous les bénévoles par le Vieux port de Golfe-Juan, convivialité oblige.

Si, en métropole et en outre-mer (et pourquoi pas l’ensemble des ports européens), chaque port s’efforçait à effectuer ce genre d’opération environnementale avec ses plaisanciers, usagers et riverains, cela améliorerait la santé des bassins, du littoral et de la vie sous-marine.

Au Vieux port de Marseille, en 2015, l’association Sea Shepherd a plongé pour relever l’état de salubrité des fonds marins et a constaté pas moins de 2 mètres de déchets entassés pour un bassin d’un tirant-d’eau de 5 à 6 mètres par endroit, rendant la visibilité extrêmement réduite et pouvant pourtant atteinte à la sécurité de la navigation. La pollution est telle que la vie sous-marine est décimée. On constate des poissons aux nageoires atrophiées, toujours vivants mais incapables de se déplacer correctement, pris dans des filets et dans de vieilles ancres rouillées et coupantes. On y trouve des poubelles et des bennes à ordures, des vélos, des batteries, sans parler du nombre incalculable de bouteilles de plastique, de canettes, de cannes à pêche. “C’est apocalyptique” confiait un plongeur.
Pourtant, avec ses 3500 postes et autant voir plus d’usagers, il ne serait guère compliqué d’organiser une grande journée environnementale et bénévole ou se réuniraient, comme à Golfe-Juan, plongeurs, capitainerie, plaisanciers et usagers, pour participer au nettoyage du fond, en plus de ce qui est fait une fois par an par les hommes-grenouilles éboueurs de la métropole. Une solution peu onéreuse et particulièrement valorisante pour chacun.

Il y a aussi des trésors archéologiques dans les bassins portuaires, enfouis sous la vase et datant de plusieurs siècles ou ramenés par les courants. Cette action annuelle prendrait une tournure d’intérêt générale, environnementale et archéologique qui ne couterait quasiment rien.

Il en est non seulement de la responsabilité de chacun, mais surtout celle des associations de plaisanciers, d’usagers, et des exploitants portuaires, qui ont le pouvoir de transformer et faire régénérer leurs ports. N’attendons pas des politiques qu’ils débloquent un budget, chaque citoyen a le pouvoir d’agir en mobilisant.

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