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Piraterie : encore aujourd’hui, la Méditerranée n’est pas épargnée

En droit international, on entend par Piraterie l’un quelconque des actes suivants :

Depuis des dizaines d’années, la piraterie a sévi en grande partie au large de la corne de l’Afrique ainsi qu’au large de l’Afrique de l’ouest, aux Philippines et en mer de Chine.

Cependant, en mer Méditerranée, là où l’on la soupçonne le moins, une certaine forme de piraterie persiste de manière isolée.

En effet, un petit nombre d’attaques heureusement avortées a été comptabilisé en Corse ces dernières années. Ces attaques ont lieu pour la majorité d’entre elles en saison estivale en raison de la multiplication des yachts et de riches plaisanciers qui prennent plaisir à découvrir ou redécouvrir les côtes de l’île.

En 2014 par exemple, un navire a été attaqué au large de Roccapina, dans le sud-ouest de la Corse. Quatre hommes sont montés à bord du navire et ont enfermé les passagers dans une pièce avant de les abandonner à bord de l’annexe pour repartir avec le bateau-mère.
Le propriétaire, sa femme et l’ami du couple n’ont réussi à rejoindre la côte que vers minuit avant d’appeler les secours. Le navire était un Garcia Trawler 54 (environ 16,5 mètres de long) de 188 chevaux. Facile de prendre la poudre d’escampette dans ces conditions.

Les pirates ont abordé le navire grâce à un semi-rigide rapide, avec des fusils d’assaut et en tenue de camouflage.

Et c’est justement pour éviter que ce genre de situation ne se produise trop souvent que la gendarmerie corse intensifie ses patrouilles au large de l’île chaque été.

En 2009, c’était le yacht Tiara qui a fait couler l’encre en se faisant aborder par des pirates en pleine nuit et qui ont volé la caisse de bord d’un montant de 140 000 euros. Les assaillants n’ont jamais pu être identifiés.

Les pays d’Afrique du nord sont encore moins épargnés en raison des crises politiques et humaines qui sévissent sur ces territoires depuis plusieurs années.
Cette année 2018, des pirates ont kidnappé dans la province de Zaouia en Libye près de 300 réfugiés candidats au départ vers l’Europe. Mais hormis cette anecdote particulière, tous les passeurs en mer peuvent être considérés comme pirates, vu la définition de la piraterie de la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer. Car peu importe le motif tant qu’il n’est pas politique, tout acte de violence, de détention ou de déprédation commis pour s’enrichir personnellement (ce que font les passeurs) est considéré comme de la piraterie. Mais les passeurs sont-ils des pirates ?

En effet, il est important de différencier la piraterie, qui se déroule en haute-mer, du brigandage, qui se déroule dans les eaux territoriales. Il y a bien plus d’actes de brigandage sur les côtes que d’actes de piraterie en Méditerranée. Les passeurs peuvent-ils cumuler les accusations de brigandage puis de piraterie ?

Les mers et océans de la planète connaissent la piraterie lorsque les pays côtiers n’ont plus d’État à proprement parlé, c’est le cas de la Somalie, c’est le cas de la Libye, c’est le cas du Vénézuela.

Qu’il s’agisse donc de passeurs profitent de la misère humaine ou de criminels qui veulent s’emparer d’un bateau pour sa valeur ou son butin, la mer Méditerranée n’est toujours pas totalement épargnée par la piraterie.

Il n’en demeure pas moins que selon le Bureau Maritime International, les mers du monde ont été plus sûres en 2017, la piraterie ayant baissé de 30% depuis 2013. L’Indonésie, les Philippines et le Nigéria sont les pays les plus touchés.

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