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Les ports russes vont cesser toute activité dangereuse durant la Coupe du Monde

Les compagnies maritimes russes, suite aux notifications des autorités portuaires du pays, ont commencé à informer leurs clients qu’elles suspendent la manutention de marchandises dangereuses de toutes les classes OMI du 25 mai au 25 juillet, en raison des mesures de sécurité accrues imposées par le gouvernement russe pendant la période de la Coupe du Monde de Football 2018 qui se déroulera du 14 juin au 15 juillet 2018.

Ainsi, Container Terminal Saint-Petersbourg (CTSP), membre du consortium UCL Holding (groupe d’entreprises russes impliquées dans le transport de marchandises), a demandé à ses clients de tenir compte de cette mesure inédite lors de la planification de leurs expéditions.
Mais dans le cas où un envoi ne pourra pas être suspendu, le CTSP recommande de contacter le bureau opérationnel inter-agences régional, supervisé par le Service Fédéral de Sécurité, pour que celle-ci autorise explicitement la manutention portuaire des produits dangereux.

La Coupe du Monde 2018 aura lieu en Russie dans 11 villes, dont les villes portuaires de Saint-Petersbourg, Kaliningrad aux abords de la mer Baltique, et Sotchi sur la mer Noire.

Les mesures de sécurité de la Coupe du monde ont été introduites par le décret présidentiel du 9 mai 2017, suivi de l’arrêté du gouvernement du 9 juin.
Cependant, en l’absence d’une description détaillée des substances dangereuses, ces réglementations permettent une interprétation large, conduisant à une suspension de la manipulation non seulement des matières radioactives, mais de tout type de produits chimiques.

Et déjà en décembre 2017, le commandant du grand port de Saint-Petersbourg, en se référant à la lettre de Rosmorrechflot, l’Agence Fédérale russe de Transport Maritime et Fluvial, a informé l’ensemble des opérateurs portuaires que la manipulation de toutes les substances chimiques, biologiques, toxiques, radioactives et explosives sera strictement suspendu dans son port durant la Coupe du Monde.

Naturellement, les opérateurs portuaires ont demandé à l’agence Fédérale de spécifier quels sont les biens dangereux qui sont soumis à cette limitation, mais les clarifications publiées n’ont pas apporté de lumière sur la question.
Par conséquent, chaque opérateur devra contacter le bureau opérationnel inter-agences régional pour savoir si les produits dont il a la charge sont susceptibles d’entrer dans la catégorie des matières dangereuses.

Les premières compagnies affectées seront sans aucun doute les constructeurs automobiles de Saint-Petersbourg (Toyota, Hyundai, Ford, Nissan) et l’usine d’assemblage Avtotor de Kaliningrad (BMW, Hyundai, Kia), qui pourraient être confrontés à une pénurie de composants automobiles tels que batteries, peinture ou airbags.

Commentant la situation, Global Ports (premier opérateur de terminaux à conteneurs desservant les flux de fret russes) estime que les restrictions sur la manutention et le stockage des marchandises dangereuses est une pratique mondiale normale pour les événements de grande envergure. La société prévoit de suivre strictement les commandes du gouvernement et recommandera à ses clients d’ajuster leur logistique en conséquence.

Selon Alexey Shukletsov, directeur exécutif de Fenix ​​(opérateur du port de Bronka à Saint-Petersbourg), la part des marchandises dangereuses dans les ports est limitée à 2,5 voir 3%. Il estime que les normes restrictives à cette occasion sont adéquates: “Les clients connaîtront probablement quelques inconvénients, mais les limitations de manipulation ont été annoncées suffisamment à l’avance, de sorte que ceux qui ont besoin de fournitures ont le temps de se les faire livrer, ou d’anticiper leur approvisionnement”.

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