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Escale de la Belle-Poule à Nice : plusieurs centaines de personnes se pressent à bord

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15 ans après avoir fait escale dans les Alpes-Maritimes en 2001, la goélette Belle-Poule, bâtiment école de la Marine Nationale, est revenue à Nice le samedi 21 mai au matin pour repartir le lundi 23 mai en direction de la Spezia en Italie.

Le mercredi 06 avril 2016, la Belle Poule a appareillé de Brest pour une navigation de trois mois en Méditerranée permettant à de jeunes marins issus de la Marine Nationale, des lycées maritimes et de l’École de la Marine Marchande de vivre une expérience unique, et, disons le, assez hors du commun.
Tous les marins de la Marine Nationale naviguent au moins une fois à bord dans le cadre des formations maritimes dispensées aux groupes des écoles de Poulmic. Ce type de voilier donne une place importante aux capacités de coordination au sein de l’équipage et offre une diversité de tâches à bord. Élèves officiers, navigateurs timoniers, manoeuvriers, barreurs, détecteurs et autres spécialités se retrouvent à bord à l’occasion de formations et de campagnes de rayonnement.

Au port de Nice, la goélette fut amarrée sur le quai Infernet, et fut ouverte au public le temps d’une journée.
Au total, aux alentours de 500 personnes sont montées à bord, accueillies par un équipage chaleureux et fier de faire découvrir leur bâtiment historique, âgé de 84 ans.
En effet, la goélette Belle Poule est née le 8 février 1932. Indissociable de sa consœur, l’Étoile, ces deux goélettes à huniers sont d’uniques répliques des goélettes du type “Paimpolaise” qui, jusqu’en 1935 faisaient la pêche à la morue sur les bancs de l’Islande.
L’ Étoile, qui est le 15ème bâtiment de ce nom et la Belle Poule, 4ème du nom, sont des voiliers écoles affectés à l’École navale et au groupe des écoles du Poulmic.
Derniers bâtiments de la Marine nationale à avoir effectivement fait partie des Forces navales françaises libres, elles arborent à ce titre au beaupré le pavillon à la croix de Lorraine.

Les questions les plus posées par le public à l’équipage furent les suivantes :

• “Combien de personnes parmi l’équipage ?”

Selon les affectations, la Belle Poule comprend un officier, cinq officiers mariniers, et dix quartiers-maîtres et matelots. À l’occasion de la campagne en Méditerranée, des élèves issus du monde civil (lycées maritimes et école de la Marine Marchande) sont également membres de l’équipage.

• “Pourquoi la Belle-Poule s’appelle ainsi ?”

L’origine du nom « Belle Poule » semble remonter au seizième siècle. En 1533, le roi François Premier visite le sud-ouest du royaume et fait escale à Toulouse . Il est reçu par le comte de Toulouse, celui-ci est marié à madame Paule de Vignier, baronne de Fonterville. On dit que cette dame était belle. En la voyant le roi s’exclama : « ah ! la belle Paule ! » Voilà donc le début supposé de l’histoire de ce nom étrange.
Cette appellation semble être demeurée dans l’histoire et on raconte que deux siècles encore après le passage de François Premier, le comte de Toulouse surnommait familièrement ses quatre filles « mes chères poules ». L’une d’elles fréquentait un corsaire bordelais du nom de Kearney. Celui-ci se vit alors affubler du surnom de « belle poule ». Or, c’est à lui qu’il fut décidé de confier un poste d’officier supérieur d’une frégate en cours de construction à Bordeaux. Un moment avant le lancement du premier navire du nom, en 1768, le ministre de la Marine aurait proposé au roi Louis XV de nommer le bateau du sobriquet de cet officier. Il faut croire que le roi en accepta l’idée. D’où l’origine du nom.

Symbole vivant de l’histoire de la marine française, sa présence dans les Alpes-Maritimes était immanquable. Ainsi, pour fêter en grandes pompes la présence de la goélette et pour honorer l’escale dont la dernière remonte à 2001, la SNSM de Cros-de-Cagnes, le CIRFA de Nice, la Préparation Militaire Marine de Cannes et celle de Nice furent également présents, et de nombreux niçois et touristes de passage ont pu non sans émotion rencontrer et échanger avec les marins, visiter le bâtiment et écouter les récits de découvertes et d’aventures humaines vécues en mer et en escales.

À bord, des cartes marines, des livres sur la navigation, des pièces historiques (comme la longue vue d’époque mise en évidence dans le carré Commandant), pas de télévision, des bouts lovés de partout, des tonneaux d’amarres, et des hommes qui frottent, qui briquent, qui travaillent, parfois au rythme des chants marins. L’esprit d’équipage, la cohésion et la solidarité règnent en permanence. Une atmosphère telle qu’elle donne envie d’intégrer le bord.

Du commandant au matelot, tous incarnent les valeurs de la mer. Et il semble que les embarquements à bord des voiliers-écoles contribuent à faire surgir le meilleur de l’humain et à mobiliser toute l’énergie et le potentiel de chacun au service de la mission confiée. Tous n’embarquent pas éternellement à bord. Mais chacun comprend au travers de ces affectations exceptionnelles comment un marin doit aider son équipage, et comment l’équipage peut l’aider en retour. Ce sont ces valeurs humaines, de solidarité, d’entraide, et d’esprit d’équipage que nous retrouvons à bord de tous les bâtiments de la Marine Nationale, du Patrouilleur au Porte-Avions. Et à l’occasion de l’escale de la goélette Belle Poule à Nice, l’équipage, réel vecteur et porte-étendard des valeurs de la Marine, a fait rayonner la Marine Nationale traditionnelle comme on aime à l’imaginer et comme on souhaite la préserver.

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